s’installer corps et âme uni au bout de sa propre cavité et attendre qu’un parapluie s’ouvre, que des cerfs-volants s’excitent, que s’imprime la violence magique et que chantent des images tordues
je visite de fond en comble mon musée intérieur, j’extrais des carottes glaciaires de pensées limpides et m’étonne de ce puit sans fond vaste comme deux infinis
des millions d'animaux rêvent de moi chaque nuit
pince sans âme
sur le front d'un requin
qui hisse le bleu
pleines dents blanches
qui s'effacent
maquillage rouge
et nuit glaciale
dans les reliefs
austère faillance fragile dans les mains d’un visage de montagne
crème de pluie
qui me touche
à la racine de l’eau
à califourchon sur l'écume
le vent parfume le ciel de mes cheveux
survient survient une tempête
et puis des chiens
mouillés comme des gants
ma tête explose
ce n'est pas négatif
c'est une exploration
il faudrait un tableau
sur la nuque des âmes
les gens n'ont plus envie de vivre
pourtant ils font des signes
ce n'est pas positif
ce n'est pas négatif
c'est une agitation
je le vois sorti de la nuit
les yeux rougis
et le reste aussi
il est le silence mais son langage n'est pas mort
il dit : je ne sais pas parler aux hommes
le matin c'est le sang du soleil qui se lève, le sang du soleil qui gicle en rond
je me lève
car je suis l'élève
du soleil levant
vivre réel
porte vers l'anti-monde
se renverser
ne plus rien faire
ne plus rien dire sur l'univers
ne plus rien fuir
être à l'envers
ne plus s'enfermer, se ferrer
faire avec les nerfs
les prairies de crampons logeant au sous-sol
vous êtes le bruit
je suis le fond
vous êtes l'envie, la peur
je suis tranquille
vous êtes la guerre, le sang sêché
je suis le chant, le lent fleuve
moi le premier homme,
j'aime la vie et je lui donne mon esprit.
Je suis l'esprit de la vie, je chante la vie même dans le silence.
Les derniers indiens m'ont donné leur chant. Le chant des indiens ne s'arrêtera jamais, je tue la mort du peuple indien en continuant leur chant de vie. Après moi il y a mon chant. Pendant que je meurs je chante, pendant que je vis je suis un indien qui chante. Le chant des indiens était le chant de la vie. Je suis le chant des indiens, je suis la vie maintenant
je baisse les paupières car le monde éblouissant est posé dessus
sortir sa tête de l'os
moins je réfléchis plus ma transformation en miroir se concrétise
j’écris que j’écris
je t'écoute me lire
chacun reçoit à sa naissance une explosion
un être humain est une explosion lente
je suis rentré tout-à-coup dans la conscience de quelqu'un d'autre que moi même et j'ai réalisé en une fraction de seconde son vécu, sa sensibilité et sa perception du monde. Je m'y reconnais en tout point. Cette conscience est la même que la mienne
je te cherche ma moitié
tu es partie tu n'es plus entière
nous ne sommes plus entiers
je te cherche à moitié
je ne peux pas
je dois ne pas pouvoir et je n'ai pas pu
arriver en dernier
le reste respire quand même
vite et sans histoire
drôle que l'appêtit appelle
en milliards de chemins oranges
car le bleu se jette dans les dorures
à poil petite traversée
mystère que je n'ignore pas
dans mes décombres flambés
j'arrive à l'astuce
sans crème
sêche sur le perron de pierres
sonne la croche appêtit
distance au gasoil quéquette
réglage de bite mongolfière
contrainte enterrée loin du totem
bizzare le feu la pluie
éternuement de braises
à risque, cascade de femmes
flammes au jambon
derrière la croûte et carème
scintille
perpendiculaire le biais
la douleur s'arrime en cercle
même pas malheureux
dis moi tout ce que je tais
je ne t'ai pas, je te veux
en rime pauvre, en réalité
mais tu es l'incarnation du loin
miracle d'eau tiède
quand je suis sali depuis le début
ma tendresse vole en sauts périlleux
la nuit quand tout se sait caché
c'est une raison raisonnante
qu'on entend pas pas
qu'on attend
et qui transperce les livres
la théorie est une autre matière
lâcher la beauté profonde
je me souviens
de la première vibration de vie
il y a 3,7 milliards d'années
j'y étais
petit enfant perdu mange avec ses parents le sable et la liqueur
empreinte de doigt d'ange
dehors il pleut sur le cahier
où j'écris qu'il pleut
les nuages aiment bien
nous voir pleurer
ô secours j’ai peur d’aller manger
la mort est d'actualité elle n'a jamais été aussi vivante
je vais être mort longtemps ma mort vivra
ne mourez pas c'est nul
mourir n'est pas original
je vais raconter à demi-mot
je vais mimer
dans une étroite rue
le vent brillant brûlait
les mains et la tête
la nuit sortait son hôpital humain
moi je rangeais mon corps
le teint de la pénombre distillait une vapeur bistre
je rasais les murs de loin
l'écho de mes pas
ne me revenais pas
je voulais changer de moment présent
l'étroite rue poursuivait
je rencontrais une grue
sirotait un flocon de parfum
l'étroite rue tournait
s'entourait d'elle-même
je ne voulais pas
faire un dernier pas
mais impossible
un type jouissant dans son cercueil a dit «c’est totalement efficace»
la pluie reconstruit le ciel en bas
sympathique, le blanc encre les champs
désert et désir sont synonymes d'espaces où rien ne se passe d'autre qu'une immense chaleur
je vais manger cet acrobate car je me sens un peu faible
savoir chacher sans son sien
le monde extérieur n'existe pas, nous vivons à l'intérieur d'un nous-même infini
on se heurte aux bords coupant du monde
coupable d'avoir la peau fine
est-ce que mes atomes sont plus jolis que les siens ?
environ 67 millions de phrases dans vos bras
je prie ma tête de bien vouloir se gélifier un peu pour que l’écrit soit brillant
il pleut
c'est moins bien que la neige
je voudrais partir
il pleut c'est moins bien
le vent
aussi bien
que la pluie
il pleut sur la neige
il ne neige pas sur la pluie
je voudrais partir
il pleut
c'est moins bien
le vent
aussi bien
la neige
pareille
que les mots
j’attends le dernier moment pour dire merci beaucoup le monde
l'amour pue
l'amour gicle
l'amour chiale
gagner de l’argent pour me payer la pute la plus chère, celle qui acceptera de niquer avec mon âme
l'amour n'a pas de vainqueur
attention je jette des camions
l'amour est baisé
épidémie de zombies à la main rectangulaire
un portable et un individu, qui est le périphérique de qui ?
dieu est parfait je vais l’aider
je brigue l’inaccessible - 1
pitié je n’ai besoin de rien
danger de remords
le système t’aime
voici donc une chanson qui traite de mathématique, de géopolitique et dont le titre est : «nous en sommes à la soustraction»
tempête avec les étrons des enfants qui n'ont pas joué avec
quand je lis le bilan annuel des enfants
je tourne en rectangle dans l'esthétique
emprisonné dans le désir d’être libre
ouf je saigne à l'intérieur !
ma tête a été découpée dans la tête de toutes les têtes
je porte plainte contre vos pensées négatives
c’est la même personne élue depuis 2000 ans
pousser le vide droit devant moi m'occupe
toi qui n'as plus de bouche
tu as donné ta bouche
je bois pour toi
ma bouche est à toi
le plus dur reste à défaire
tout est fini entre moi
décrire les lieux où j'ai vécu en reculant jusqu'au ventre de ma mère
les derniers poèmes sont revenus
pour faire le tour de la terre
il en a fallu des vers
un dé à coudre ne peut recouvrir une montagne
une miette ne rassasie pas un pays
l’autoroute n’est pas un bon coussin pour qui veut
dormir dans le calme
c’est ridicule d’avoir la gueule en sang
printemps idiot
repas d'idées
un rameur sans milieu du corps
les vélos meurent dans la ville
les enfants meurent dans la ville
les vélos meurent
tranquilles
c'est tranquille
les dormeurs dorment dans la ville
les dormeurs meurent dans la ville
les dormeurs meurent
tranquilles
c'est tranquille
les bombes roulent dans la ville
les armes coulent dans la ville
les bombes roulent
tranquilles
c'est tranquille
nous sommes partis. On y est allé, nous l'avons rencontré. Nous lui avons parlé. Il nous a raconté. Mais malheureusement, nous ne pouvons le relater. Pourquoi ? Parce que là où nous sommes allés, il y avait quelqu'un, quelqu'un de très important. Il nous a dit quelque chose, mais malheureusement nous ne pouvons pas le répéter. Pourquoi ? Parce que cette personne très importante connaissait celui à qui nous avions parlé. Ils avaient un lien particulier mais malheureusement nous ne pouvons le révéler. Pourquoi ? Nous savons pourquoi. Celui avec qui nous avions parlé en premier nous avait expliqué. Mais malheureusement nous ne pouvons rien dire. La seule chose que nous pouvons dire c'est comment nous y sommes allé. C'est le vent qui nous a emporté, c'est le vent qui nous a déposé. Et c'est le vent qui nous a ramené
tu es la femme qui donne la vie sans bruit
chaque nuit un poète tombe de ta tête
un passage dans l'acte
je vois un train dans ma main
le soleil dort dans le désordre
avec la terre je fais des tartines
la seringue boit l'apéritif sanguin
la pendaison est un excellent étirement
on va se perdre dans la première idée
le 1er idéal
on va perdre nos moyens
les plus moyens
on va perdre
dans cette tasse construire en eau je fais couler de la porcelaine chaude que je touille avec un biscuit et y trempe une petite cuillère
si la réalité était en train de disparaître,
est-ce qu'on s'en rendrait compte ?
qu’est ce que la réalité ? peut-être ma question
je suis comme tout le monde un peu mieux que les autres
les nœuds de ma tête coulent le long de mon corps
et mes épaules sont de vieilles ferrailles
notre corps est contre nous (tout près)
à part les moments de panique totale ça va
je me tiens par la main
jusqu’à demain
et après je lâche
toute la journée je m'appuie sur moi et le soir, trop lourd, je tombe
ce petit paradis monte vers le chemin
néanmoins durant ce voyage je n'ai jamais eu le sentiment d'être ailleurs je n'ai jamais quitté la sensation d'être là où j'étais et rien d'autre et ce fut un des points d'orgue essentiel de tout ce long et lointain voyage
il y a environ 14 milliards d'années naquit la naissance
l’univers est un exploit du néant
et que m'a pris cette photographie, un fragment d'œil ?
c’est beau ce que tu ne dis pas
quelle était ma toute première pensée ?
finale du championnat du monde de la présence absolue dans la réalité
© copyright Lecalme 2024 textes et musiques protégés